Notre histoire

UN VIGNOBLE ANCRÉ DANS L’HISTOIRE

Le vignoble de l’AOC Languedoc, vaste amphithéâtre surplombant la Méditerranée et qui s’étend de la frontière espagnole jusqu’aux portes de Nîmes, doit son existence aux colons Grecs et Etrusques qui y plantent les premières vignes six siècles avant J.-C. Ils découvrent en Languedoc un terroir et des conditions climatiques de prédilection pour la culture de la vigne.
 
Les Romains poursuivent cette oeuvre de plantation en Languedoc, région que l’on connaît alors sous le nom de la «Narbonnaise ». Pour écouler ces vins, vantés par de grands auteurs comme Pline, Cicéron et Columelle, ils développent un circuit commercial remarquable dont l’organisation reste encore aujourd’hui un exemple d’efficacité.
 
Le vin du Languedoc s’exporte vers la Grèce, les Côtes Turques, l’Égypte et bientôt, la Narbonnaise devient l’un des principaux fournisseurs en vin de Rome. De nombreuses amphores fabriquées dans les ateliers de Béziers à l’époque romaine, retrouvées en Italie, attestent de cette époque glorieuse.
 
Sans doute dans un souci de protectionnisme, l’Édit de l’Empereur Dominitien, en l’an 92, met un frein à la prospérité viticole languedocienne en interdisant toute plantation de vignes dans l’empire et surtout en imposant l’arrachage de la moitié des vignes dans les provinces.
La Narbonnaise voit ainsi disparaître une partie de son vignoble ; disputée par les Wisigoths, les Francs et les Arabes, elle perd peu à peu de son unité. Par bonheur, l’Église s’intéresse à la vigne, source de richesse et de pouvoir, et parvient à la sauvegarder. Dès le VIII ème siècle, un réseau d’abbayes et de monastères avec leur vignoble se bâtit sous l’impulsion de St Benoît d’Aniane, fils du Comte de Maguelonne : St-Guilhem- le-Désert avec St-Saturnin et Cabrières, St-Chinian, Valmagne… Véritables pôles de développement ces magnifiques bâtisses sont des centres culturels où la science de la vigne fait partie intégrante du patrimoine enseigné (et où le vin représente une monnaie d’échange essentielle).
 
L’Islam, du VIII ème jusqu’au XV ème siècle, met en péril la viticulture méditerranéenne, alors qu’à la même époque, l’engouement des Britanniques et des Hollandais pour le vin fait basculer le commerce du vin sur l’Aquitaine.
 
Jacques Coeur, à partir de 1432, relance l’ouverture commerciale et la prospérité de la région sur le monde méditerranéen. Les vins, les muscats, les eaux de vie, les draps, les étoffes prendront la direction d’Alexandrie pour être échangés contre les épices, aromates et or.
 
En 1680, le Canal du Midi, oeuvre de Paul Riquet, est inauguré et devient un maillon essentiel entre les vignobles méditerranéens et l’Atlantique.
 
En 1729, les États du Languedoc font soumettre à la signature royale un arrêt du 27 septembre organisant la production et le commerce des vins et eaux de vie du Languedoc, fixant les modes de fabrication et les contenances des futailles, le contrôle de la production, la marque à feu à apposer sur le fond de la barrique. C’est l’un des premiers exemples d’organisation régionale de la production vinicole en France.
 
Arnaud de Villeneuve, professeur de médecine à l’École de Montpellier avait mis au point l’alambic à partir des écrits arabes. Les Hollandais deviennent acheteurs principaux de ces vins et eaux de vies. Jefferson importe aux États Unis des vins de Saint-Georges d’Orques.
 
La forte notoriété et l’image du vignoble languedocien se perpétuent jusqu’au milieu du XIXème siècle avec la révolution industrielle et le chemin de fer. Les plantations se multiplient en plaine pour une production quasi-industrielle d’un vin bon marché et énergétique fournissant les villes industrielles du nord de la France.
 
À la fin du XIX ème siècle, le phylloxéra n’épargne pas le Languedoc. La lente reconstruction du vignoble est bientôt suivie à l’initiative de Paul Coste Floret d’une nouvelle politique de qualité. Elle reconnaît ainsi le vignoble et ses terroirs dès 1945, avant même la création de l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité). Les premières appellations en VDQS (vin délimité de qualité supérieure) apparaissent, appellations qui se transformeront en AOC (appellation d’origine contrôlée).
De nos jours, de nouveaux enjeux se bousculent aux portes du vignoble languedocien. Les modes de consommation ont changé, la production de vin s’est internationalisée, apportant d’autres défis à relever. L’année 2007 marque un virage important avec l’avènement de l’appellation Languedoc. Elle est aujourd’hui le socle de la réorganisation qui touche toute la gamme des AOC du Languedoc-Roussillon, avec pour principal objectif d’assurer une meilleure visibilité au consommateur.

Témoignages des hommes qui ont construit et participé à la création de notre AOP Languedoc

L'HISTOIRE RÉCENTE DE L'APPELLATION

En 1945 apparaissent les Vins De Qualité Supérieure sous l’impulsion de Philippe Lamour et de Jules Milhau.

De 1945 à 1960, de nombreux VDQS seront reconnus : les 12 terroirs actuels ainsi que Faugères et St-Chinian. Parallèlement, la Clairette du Languedoc, l'une des plus anciennes AOC de la région est classée en AOC en 1948.

En 1960 Jules Milhau, Gilbert Senès et Philippe Lamour essaient de fédérer l'ensemble des VDQS de la région sous l'appellation Coteaux du Languedoc, mais seul le groupe actuel des Coteaux du Laguedoc (12 terroirs, Faugères et St-Chinian) accepte de se fédérer.

Le décret Coteaux du Languedoc parait le 16 décembre 1960 (49 communes). Depuis, des extensions d'aire eurent lieu dans plusieurs communes limitrophes. Aujourd'hui l'appellation regroupe 531 communes.

Pendant plusieurs années le travail a consisté à faire progresser les conditions de production de chacun pour les rendre conformes au futur décret d'Appellation Contrôlée de façon à ce que, au moment de l'accession en AOC, il n'y ait pas de rupture dans le groupe. Une première réorganisation de l'ensemble eut lieu avec la parution d’un arrêté en juin 1980 harmonisant les conditions des VDQS de base avec celles des Coteaux du Languedoc.

En 1982, Faugères et St-Chinian accèdent à l'AOC, puis le 24 décembre 1985 les Coteaux du Languedoc.

En 1988, la possibilité de produire des vins blancs est reconnue sur l'ensemble de l’appellation (elle était réservée auparavant à La Clape et Picpoul de Pinet).

MÉMO

1945-1960 : reconnaissance de nombreux VDQS dans le Languedoc (Faugères, Saint-Chinian, Pic Saint Loup, etc.).
1960 : reconnaissance de l’appellation Coteaux du Languedoc en VDQS.
1985 : l’appellation Coteaux du Languedoc devient une appellation d’origine contrôlée (AOC).
1988 : la possibilité de produire des vins blancs est reconnue pour l’ensemble de l’appellation.
2007 : reconnaissance, par le décret du 30 avril 2007, de l’AOC Languedoc par élargissement de l’aire Coteaux du Languedoc à l’ensemble des AOC du Languedoc.
2011 : l’aire de l’AOC Languedoc s’agrandit de 40 communes.
2013 : reconnaissance de l’AOC Picpoul de Pinet
2014 : reconnaissance de l’AOC Terrasses du Larzac
2015 : reconnaissance de l’AOC La Clape 
2017 : reconnaissance de l'AOC Pic Saint Loup